1923. Le cœur des années folles. Paris, qui n’a jamais cessé de faire la fête pendant la Grande Guerre, est en pleine essor économique, culturelle, artistique. La France a lavé l’affront de 1870, et fête inlassablement la victoire et l’honneur retrouvé.
L’histoire de Guérin et Blois commence. Le marché du vin se porte bien, le monde de la nuit est en pleine effervescence. Dans les dancings de Montmartre et des Champs Elysées où l’on découvre le Jazz et le Charleston, où Flossie Mills puis Joséphine Baker suscitent rapidement l’enthousiasme, le Champagne coule à flots.
Mais pas que le Champagne…
Louis Guérin se lance dans la production de Mousseux de Bourgogne, le 9 mars 1923, en tant que champagniseur. Il a bien compris l’opportunité que le marché offre. Il installe sa société à Aloxe-Corton et peut vinifier (champagniser) les vins de toutes provenances et toutes appellations.
C’est ainsi que l’on peut trouver des « Clos de Vougeot Mousseux » ou des « Vosne-Romanée Mousseux ». A cette époque, les procédés restent assez traditionnels avec des élevages en fûts pour les vins avant leur deuxième fermentation en bouteille pour la prise de mousse.
C’est ainsi qu’il rencontre Henri Blois, tonnelier de métier mais originaire de Paris.
Ils s’associent et, par un froid matin de printemps, créent Guérin et Blois. Le 23 Avril 1928, dans la pénombre d’une cave, les prémices du printemps s’élèvent au cœur des bouteilles.
Malheureusement, le monde subit l’année suivante une crise majeure et s’en suivront de sombres heures. Néanmoins, durant une dizaine d’années, ils produisent des mousseux mais à la suite du décès d’Henri Blois, Guérin & Blois est cédée à Maison Camille Giroud.
Lucien Giroud reprend la Maison à la mort de son père Camille Giroud et continuera à développer et améliorer la production jusqu’au début des années 60.
Au sortir de la 2ème guerre mondiale, les évolutions de la viticulture limitent les approvisionnements en moûts permettant de produire du Crémant. Progressivement, Lucien Giroud recentre l’activité sur l’élevage des Bourgognes tranquilles. La production s’arrête à la fin des années 80, et Guérin & Blois est rangé au grenier…
Aujourd’hui, près de 100 ans après sa création, et 30 ans après sa mise en sommeil, la Maison Camille Giroud a décidé de dépoussiérer la belle endormie, faire pétiller à nouveau les Grands Mousseux de Bourgogne… ou plutôt les Crémants de Bourgogne !